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Touché mais pas coulé. De retour à Lorient La Base sur les coups de midi, alors que ses collègues de flotte se succédaient sur la ligne d'arrivée des 48H Azimut, remettait aussi pied à terre Romain Attanasio, victime d’un démâtage survenu lors de la première nuit.

Une course contre la montre et au financement débute pour le skipper de Fortinet-Best Western, bien décidé à prendre le départ de son troisième Vendée Globe, le 10 novembre prochain.

Les circonstances du démâtage

« Quand le démâtage est survenu, cela allait vite au reaching, il y avait 20 nœuds. Cela tapait un peu, mais pas excessivement. J’arrivais à la bouée et j’étais en train de réfléchir à la manœuvre, et puis tout d’un coup le bateau a tapé. Il y a eu le boum du bateau qui tape, puis, un deuxième et un troisième… Et même s’il n’y a pas eu de déflagration énorme, il a bien fallu se rendre à l’évidence que le mât était tombé. Là, j’étais presque les bras ballants me demandant quoi faire et me disant que ce n’était pas possible. Et il a fallu commencer à couper les morceaux, parce qu’il y avait pas mal de mer. On a coupé en essayant de sauver un maximum de choses (…) Il faut toujours expertiser, mais on pense que c’est un bas-hauban qui a cassé net. »

L’étendue des dégâts

« On a réussi à sauver les outriggers et il n’y a pas eu tant de chocs que ça. La coque, ça a l’air d’aller. Dans notre malheur, le plus embêtant, c’est que j’ai perdu tout ce que j’avais de neuf pour le Vendée Globe : trois voiles neuves, les cordages, les drisses, les hooks…  Tout coûte une fortune ; et tout est parti ! »

La suite

« Toute l’équipe est à fond. Quand ils m’ont appelé, c'était pour me parler des solutions envisagées. Il faut trouver le matériel, forcément un peu éparpillé partout, mais il existe, à part quelques câbles à refaire qui demandent trois semaines. On a été contactés par des équipes qui ont du matériel et qui peuvent nous aider, et ça c’est chouette. Il faudra sans doute prendre un mât neuf, et je devrai faire avec mes anciennes voiles. Heureusement, j’ai le J2. Mais surtout maintenant, il faut des sous, et ça c’est le plus dur. Nos partenaires nous aident, mais cela ne suffira pas. Il faut encore trouver 450 000 €. » 

L’état d’esprit

« Cela fait mal au cœur d’avoir perdu tout ça et d’avoir jeté du matériel à l’eau. Tout est encore possible. On ne va pas s’arrêter là. On n’a pas fait tout ça pour s’arrêter à deux mètres du buffet ! On sera aux Sables d’Olonne. Je ne partirai pas dans la configuration que j’envisageais, ça c’est sûr, mais cela reste jouable. Je n’avais jamais été aussi prêt, j’avais même pris des vacances cet été. La priorité maintenant, c’est de mettre tout en œuvre pour être prêt à l’heure. Si j’arrive à prendre le départ, ce que je compte bien faire, ce sera une victoire. Cela me rappelle la citation que j’avais choisie lors de mon premier Vendée Globe ; c'est celle du général Charrette qui disait : combattu souvent, battu parfois, abattu jamais ! »