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Sous le soleil estival de Lorient La Base, les skippers fourbus par deux jours de manoeuvres se félicitent de la richesse de ces 48 Heures Azimut. Si tous saluent la maîtrise exemplaire du vainqueur Charlie Dalin, ils retiennent surtout de ces 455 milles l’intensité de la régate au contact en IMOCA.

« Rigolo », « intense », « super », « tortueux », « exigeant »,…  les qualificatifs ne manquaient pas  ce samedi, pour qualifier ce parcours inédit de 48 heures aux allures d’étape de Figaro. Plus que jamais sur ce 14ème Défi Azimut-Lorient Agglomération, il fallait puiser dans ses ressources pour tenir son rang. Et de l’avis de tous, Charlie Dalin  (MACIF Santé Prévoyance) a réalisé un sans faute, prenant la tête à mi-course pour ne plus la lâcher. Une copie impeccable, très bien décrite par le troisième Jérémie Beyou (Charal) : « Il est ultra-constant, ne fait aucune erreur, manoeuvre bien… Il faut faire un petit truc en plus pour espérer le prendre ». 

Troisième sacre pour Dalin

Pour la troisième fois de sa carrière, le skipper de Macif Santé Prévoyance remporte donc ces 48 heures Azimut, avec la manière et pas mécontent d’enfoncer le clou après sa victoire dans la New York - Vendée Les Sables d’Olonne : « La polyvalence paye. Le Vendée Globe, ce n’est pas que du portant, il y a aussi du près, du reaching, et il faut un bateau capable de bien s’en sortir dans toutes les situations » prévenait le Normand, enchanté de son plan Verdier. 

Une heure quarante après lui, le solide Sam Goodchild (VULNERABLE) débarquait à Lorient La Base en pleine forme, signant son septième podium en IMOCA, avec derrière lui bien des foilers de dernière génération. Mais le Britannique ne fanfaronnait pas pour autant. Rassuré sur la tenue de son nouveau mât, il faisait preuve d’une belle lucidité en déclarant : « J’ai un bateau qui par moment est tout de même moins rapide que les autres, donc si j’essaie de trop les suivre, je risque de me faire mal. Sur le Vendée Globe, il faudra que je gère aussi cette partie-là … » 

L’exigence du haut niveau

Dalin, Goodchild, Beyou. Le podium de ces 48 Heures est donc dans le désordre celui des Runs de mercredi ! En conclure que trois marins survolent les débats serait faire fausse route. Car, derrière ce triplé, les skippers n’ont pas manqué pour pimenter la course, avec un Nicolas Lunven (Holcim PRB) souvent aux avant-postes, Samantha Davies (Initiatives Coeur), un peu ralentie par la multiplication des manoeuvres mais qui conforte sa place dans le top five et un Yoann Richomme (Paprec Arkea), bien présent lui aussi : « J’ai gâché un peu le résultat à la fin mais c’était une super régate, un gros engagement physique avec beaucoup de manoeuvres compliquées où il faut entièrement reconfigurer le bateau pour repartir. Les positions tournent au classement et c’était très dur de se reposer ! »

Le repos, c’est probablement ce qui manquait à Thomas Ruyant pour relativiser sa 7ème place qui ne manque pourtant pas de valeur : « S’amuser à faire le Figariste avec des IMOCA, pfff… je suis un peu cramé et j’ai les épaules en compote ! Je n’ai pas fait de très belles trajectoires, j’ai eu un petit souci la première nuit avec un filet et avec le niveau de la flotte, c’est très dur de revenir … » confiait le skipper de VULNERABLE. Plus philosophe, Boris Herrmann qui termine 10ème après ses deux podiums cette saison saluait justement le savoir-faire des régatiers et avouait « ne pas trop se prendre la tête ! » « J’ai essayé de profiter du moment et j’ai préféré tester des configurations de voiles en sachant à l’avance que ce n’était pas forcément les meilleures … » disait sur le ponton le skipper de Malizia Sea Exporer.

Se reposer et se projeter

C’est à la 13ème place que l’on trouve le premier IMOCA à dérive. Violette Dorange remporte ce classement officieux sur DeVenir, assez tenace pour conserver un léger avantage sur Louis Duc (Fives Group - Lantana Environnement) jusqu’au bout. La benjamine de la classe ne cachait pas sa satisfaction d’avoir tenté une option hier sur le deuxième portant et doublé trois bateaux. « J’ai osé et ça a payé ! » s’exclamait la benjamine de la course, pas fâchée d’avoir conservé du vent jusqu’au bout et d’arriver tôt dans l’après-midi pour s’offrir une bonne sieste avant de passer à la suite.

La suite ? C’est bien entendu le traditionnel Tour de Groix en équipage demain dimanche à 12h30, où chacun aura à coeur de partager sa passion avec guests et partenaires. 

Il sera temps ensuite de replonger dans les job-lists pour se présenter aux Sables d’Olonne dans les meilleures conditions. En matière de préparation d’ailleurs, Jérémie Beyou confiait à son arrivée quelque chose d’amusant : « Il y a l’école Mike Golding qui arrivait aux Sables, et fermait son bateau pendant trois semaines avec un gars qui passait le balai-brosse sur le pont ! Et nous autres, qui ne pouvons nous empêcher de continuer jusqu’à la dernière minute ! C’est culturel sans doute … »