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La météo aux couleurs et températures automnales n’y change rien ; c’est l’heure de la rentrée pour la classe IMOCA. Ce mardi 10 septembre 2024, un joli contingent de skippers a rejoint le Défi Azimut-Lorient Agglomération pour une ultime répétition générale en mode course avant le tour du monde en solitaire.

Les enjeux sont de taille, tant pour les marins que pour l’équipe d’organisation mise en œuvre par Jean-Marie Corteville et son entreprise lorientaise Azimut, investis pour offrir un bon moment de partage avec les professionnels et les passionnés. 

Figure emblématique du circuit IMOCA, Yann Eliès, qui endosse cette année le rôle de directeur de course, est à pied d’œuvre pour orchestrer la partie maritime et sportive de cet événement. Son mot d’ordre, à deux mois tout pile du départ du Vendée Globe : zéro prise de risque. 

Yann Eliès, quelle est votre histoire avec le Défi Azimut ?

« Elle est longue ! Disons que depuis 2015, j’ai toujours été là, en double, et en solo. Cet événement est génial puisqu’il s’inscrit complètement dans une fin de préparation du programme sportif en vue de l’épreuve de fin de saison, que ce soit la Route du Rhum, la Transat Jacques Vabre, ou le Vendée Globe. Il offre un rendez-vous presque incontournable pour les équipes techniques et les coureurs. Aujourd’hui, pour l’ensemble des participants, il s’agit d’être quasi prêt  pour partir demain sur le tour du monde. Après les chantiers d’été, cela permet aux skippers d’utiliser leur bateau en mode course, et de tirer les derniers enseignements importants à quelques semaines de l’échéance majeure qui les attend aux Sables d’Olonne. »

Comment passe-t-on de skipper à directeur de course ? 

« Cela s’est fait tout seul et très progressivement, puisqu’en 2021, j’ai fait le choix de ne plus courir en IMOCA en solitaire, ou en tout cas de ne plus avoir mon propre projet. J’ai bien senti que physiquement et mentalement, je n’avais plus envie de mettre l’engagement que le haut niveau sur ce circuit demande. Et c’est plutôt sympa de passer de l’autre côté de la barrière, d’autant que pour ma première direction de course de cette envergure, je suis épaulé par Francis Le Goff. C’est mon maître Jedi, il  m’apporte son immense expérience. »

Quel dispositif mettez-vous en place à ses côtés  ?

«  Francis m’aide à veiller au bon respect du cadre légal et sécuritaire. Clara Fortin vient par ailleurs renforcer l’équipe, notamment pour recouper et vérifier toutes les informations que rassemble l’outil numérique développé  par Azimut pour la classe IMOCA. C’est une précieuse banque de données, notamment pour tout ce qui concerne les équipements de sécurité. Avant le départ de la course de 48 heures, on sera en mesure d’extraire en quelques secondes toutes les informations qu’on transmettra aux affaires maritimes et qui feront référence en cas de déclenchement d’opération de secours.  » 

« Un événement très complet »

Qu’est-ce qui fait, selon vous, le secret du rendez-vous lorientais ? 

« C’est un événement très complet, trois en un en quelque sorte, qui derrière l’aspect sportif intègre aussi un volet médias et relations publiques. Cette année, cela commencera dès demain par les runs pour le spectacle et les images, avant les 48 heures pour la confrontation au large. Sportivement, tout l’enjeu consiste alors à tirer le meilleur de son bateau. Sur le plan technique, c’est le banc d’essai idéal pour tester en grandeur nature, les voiles et les différents systèmes : l’énergie, le pilote, les moyens de communication, etc. Et pour finir, le traditionnel Tour de Groix en équipage apportera, cette année encore, une vraie note conviviale le dimanche. »

Vis-à-vis de ce programme chargé, quels sont vos objectifs ?

« En tant que directeur de course, c’est la sécurité d’abord. Cela vient tout en haut de la pile, pour que tous les bateaux présents gardent toutes leurs chances d’être bien prêts au départ du Vendée Globe. Et le mot d’ordre que je vais rappeler au briefing de ce mardi après-midi, c’est celui de la zéro prise de risque pour les bateaux, les skippers et les invités ;  surtout après un parcours de qualification au Vendée Globe de très longue haleine, et une saison déjà marquée par l’enchaînement de deux transats qui ont mis à rude épreuve les skippers, les bateaux et les équipes techniques. » 

« De super conditions pour les runs »

En termes de météo, quelles sont les grandes tendances pour cette 14e édition ? 

« On attend de super conditions pour les runs de demain, mercredi. Il y aura du spectacle dans un vent de 15-20 nœuds. Sur les 48 heures, on devrait aussi avoir des conditions de vent médium de nord-ouest à nord-est, 15-20 nœuds pour la moitié du parcours, avant une remontée au près dans des vents plus évanescents qui peuvent faiblir jusqu’à 5 nœuds dans la journée de vendredi. Au regard de ces prévisions de petit temps, on sera contraint de rester dans une bande plus ou moins côtière le long de la façade atlantique, jusqu’à l’entrée de la Gironde. Les premiers seront attendus samedi matin sur les pontons de Lorient La Base. »