Option sponsoring, ou route mécénat ?
Rassembler un ou des partenaires, cela reste le nerf de la guerre pour permettre à un projet de course au large d’exister, de se développer et de performer.
Pas étonnant que cette thématique occupe les esprits et fasse l’objet d’une table ronde initiée par Bretagne Développement Innovation, en marge du Défi Azimut, qui porte le nom de l’entreprise à l’origine de cet événement annuel participant au rayonnement de tout un territoire tourné vers nautisme de pointe.
Les projets de course au large ont le vent en poupe. Et c’est particulièrement vrai pour les circuits IMOCA et Class40 qui voient de nouveaux bateaux, exigeant des budgets de plus en plus importants, fleurir en nombre au rythme des grands événements populaires à fort impact médiatique, comme la Route du Rhum et le Vendée Globe.
Objectif notoriété
Mais si une tendance favorable se confirme, monter et bien ficeler un projet reste la première marque de parcours à doubler pour continuer d’engranger les fonds nécessaires et se donner les moyens de progresser et de perdurer. Cette première étape donne lieu aujourd’hui à des modèles économiques innovants, qui déjouent le schéma classique d’un sponsor donnant son nom à un bateau, porte drapeau de sa marque pour gagner en notoriété auprès du grand public.
Chez Paprec Arkea, ce sont ainsi deux deux partenaires titres qui interviennent dans des domaines d’activité radicalement différents (le recyclage et le monde bancaire). Ces deux sponsors se sont volontiers associés à parts égales pour soutenir Yoann Richomme dans sa campagne pour le prochain Vendée Globe à la barre d’un IMOCA de dernière génération comptant parmi les favoris du prochain tour du monde.
La quête de sens
De nouveaux modèles émergent. Ils rassemblent des entreprises derrière la bannière d’une cause sociétale ou caritative commune se multiplient et connaissent des déclinaisons souples et évolutives. C’est le cas du projet de Tanguy Le Turquais fédérant une famille partenaires autour du bateau rose Lazare aux couleurs de l’association qui développe des colocations entre de jeunes actifs et d’anciens sans-abris. Un modèle qui répond autant à la quête de sens des entreprises partenaires que celles d’un skipper-entrepreneur souhaitant porter haut et fort un message qui lui tient à cœur et dans lequel il s’investit totalement. Tanguy Le Turquais ne cache d’ailleurs pas qu’il s’est volontiers inspiré du modèle porté par TR Racing, l’écurie aux deux skippers, Thomas Ruyant et Sam Goodchild, ambassadeurs de la sensibilisation aux fragilités, chère à Alexandre Fayeulle, président de l’entreprise à mission Advens, partenaire fondateur et armateur des deux bateaux VULNERABLE.
Cause solidaire et économie solidaire
Difficile enfin de ne pas citer Les P’tit Doudous, le projet novateur à plus d’un titre porté par Armel Tripon, le skipper d’un IMOCA de dernière génération actuellement en construction qui s’alignera sur la Route du Rhum 2026 et le Vendée Globe 2028. Financé à 100% autour du mécénat, il porte le joli nom si évocateur de l’association présidée par Nolwenn Febvre, infirmière anesthésiste, qui soutient les enfants gravement malades dans leur parcours de soins hospitaliers. Mais c’est sans compter avec les filières de recyclage mises en place, en parallèle autour des déchets des hôpitaux, comme le titane, afin d'accastiller le bateau, dont le chantier de construction réutilise de chutes de carbone de l’industrie aéronautique. Et en réduire ainsi davantage l'impact environnemental. De quoi inspirer, mobiliser, des entreprises et leurs personnels, appelés à rejoindre ce projet vertueux mêlant aujourd'hui course au large, cause solidaire et économie circulaire.