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Du 10 au 15 septembre prochain, plus de 20 IMOCA se retrouveront à Lorient La Base pour en découdre une dernière fois avant le Vendée Globe,

sur les trois formats du Défi Azimut : Runs, course au large de 48 heures, Tour de Groix.   
 
Retour en trois temps sur l’histoire de cette course pas comme les autres, née en 2011. L’équipe de la société de solutions informatiques Azimut s'est convertie en organisateur le temps d'un événement en fin d'été afin de répondre à une demande des marins, sans jamais renoncer à ses valeurs : exigence, simplicité et convivialité. 
 
La loi du deuxième saut en parachute s’applique bien à l’organisation du Défi Azimut si l’on en croit son président, Jean-Marie Corteville. « C’est en 2012. Lorsqu’on a tout remis en branle, j’ai vraiment pris conscience que tout ça était très sérieux. Les gars courraient en solitaire, ils étaient plus nombreux et à deux mois du départ du Vendée Globe, je me suis retrouvé lors du briefing à donner des consignes de sécurité à des champions, moi le plaisancier du dimanche… Heureusement, la météo était facile mais je me suis fait un peu peur ! » raconte-t-il. 
 
De cinq, le nombre de candidats est en effet passé à neuf pour cette deuxième édition, ce qui représente près de la moitié du plateau du Vendée Globe à suivre, avec tous les favoris en prime. Une opportunité qui n’a pas échappé à la presse locale et spécialisée, venue plus nombreuse pour profiter une dernière fois des bateaux et des skippers dans une ambiance amicale avant le rush des Sables d’Olonne. 
 
Cette fois, c’est Jean-Pierre Dick qui s'impose, confirmant qu’il est l’homme en forme du moment. Lors du tour du monde il échoue pourtant au pied du podium. À partir de 2015, celui qui l’emporte en septembre à Lorient s’impose systématiquement lors de la grande course à suivre… Vincent Riou, accompagné de Sébastien Col, raffle ainsi la mise lors des deux rendez-vous consécutifs, ce que réussira également en solitaire Armel Le Cléac’h l’année suivante avec le Vendée Globe à la clef.  

2014-2015 : Le Défi s’impose 

2015 reste une année charnière à plus d’un titre. Le tandem Riou-Col ne fait pas les choses à moitié puisqu’il remporte les 24 heures devant 11 autres IMOCA, ainsi que le Tour de Groix (comme en 2011)? Leur temps est remarquable (1 heure, 08 minutes et 10 secondes) et n’a jamais été battu depuis, ce qui en dit long quand on sait les progrès architecturaux liés au vol des IMOCA.  
 
Et puis en 2015, le règlement du Défi Azimut impose la présence sur les bateaux d’un On Board Reporter. La course au large vit de l’intérieur, alors qu’à l’extérieur, les photographes et vidéastes se régalent lors des Runs de vitesse chronométrés. Le Défi Azimut a ajouté ce troisième acte à son programme dès 2014. Le nouvel exercice ravit d’emblée les équipages qui se prennent au jeu et peuvent embarquer invités et partenaires pour partager l’ivresse de la vitesse dans les courreaux de Groix. 
 
D’une régate entre copains, le Défi Azimut devient une épreuve solide et bien cadencée, où le sport est aussi prétexte aux rencontres entre professionnels du secteur qui se retrouvent à la Cité de la Voile Eric Tabarly, partenaire de l’événement depuis 2011, et qui met désormais ses hospitalités à disposition de l’événement. En 2013, la première conférence Eurolarge a lieu en ouverture du Défi et bientôt la journée du vendredi est consacrée à des rencontres de bonne tenue autour de thèmes connexes à la course au large. Le Défi grandit, devient un carrefour dans une Sailing Valley qui n’a de cesse de développer ses savoir-faire. 

2018-2019 : Le tournant 

En septembre 2018, une fois n’est pas coutume, l’été indien ne s’installe pas en Bretagne et il faut composer avec des conditions rugueuses pour les 24 heures, où le nouveau plan VPLP, Charal, tout frais sorti des moules, abandonne. Le dimanche, lors des Runs, le premier IMOCA conçu pour voler sur ses foils se venge et écrase la concurrence. « Au premier passage, le bateau faisait le cheval à bascule et les alarmes sonnaient de partout ! Le deuxième était maîtrisé et le troisième parfait. Un vol constant. La concentration de Jérémie Beyou à la barre et la détermination de Christopher Pratt aux manettes, je garderai ça en tête pour toujours ! » raconte Jean-Marie Corteville, invité ce jour-là à bord du foiler. Les images feront le tour du monde et l’année suivante, Jérémie Beyou et Christopher Pratt enfonceront le clou en s’imposant sur le nouveau format des 48 heures, nouveau pré-requis pour inscrire le Défi au championnat annuel des IMOCA. 
 
Depuis 2017, c’est en effet Antoine Mermod qui préside aux destinées de la Classe IMOCA, et il noue avec Jean-Marie Corteville et Candice Crépeau des relations privilégiées. « Chaque année, on se donnait un nouvel objectif. Certains sont très visibles, d’autres moins mais ça progresse tout le temps car Jean-Marie et Candice ne se fixent pas de limites. La vraie bascule a été le passage de la grande course au format 48 heures » Ce nouveau format, dont l’avènement a donc lieu en 2019, est un incontestable succès.  «  24 heures, c’était un peu juste, pas vraiment du large. Deux nuits en mer, ça change tout. C’est sportivement plus intéressant et tu peux raconter une histoire… » poursuit le président de la Classe. 
 
Ainsi, pour le même investissement sur le plan de la préparation, les skippers s’alignent sur l’équivalent d’une grande étape de Figaro. Au terme de 665 milles courus en tête, c’est Charal qui se présente le premier sur la ligne cette année-là.

Trois ans plus tard, en 2022, le Défi Azimut est inscrit au calendrier des IMOCA Globe Series, reconnaissance de plus de 10 ans d’investissements collectifs. Désormais, l’événement s’appelle Défi Azimut - Lorient Agglomération, comme une évidence pour une course qui rayonne à l’international mais puise ses racines dans la capitale de la Sailing Valley.