Yoann est né à Fréjus en 1983. C’est un costaud calme au physique de rugbyman, aux mains comme des battoirs et au sourire affable. Quand il parle de voile, Yoann cherche toujours le mot juste, l’expression la plus claire. La vantardise n’est pas son genre.
La voile, ça été d’abord pour lui un loisir : le déclic est arrivé lors d’une transat, en 2000, avec son père, sur le voilier familial. La compétition, il n’y songeait guère : il y est venu sur le tard.
Le voilà étudiant à Southampton. Il devait faire de l’informatique, il se ravise : il sera architecte naval. Et comme il est sportif et qu’il faut bien occuper ses week-ends, il se met à l’eau de plus en plus, disputant ses premiers Tours de France à la voile.
Son diplôme en poche, Yoann trouve sa voie : elle sera technique. « La préparation, la météo, les réglages, dit-il, c’est ce qui me fait vibrer. Je n’ai pas de mythologie de l’homme et de la mer ; je ne ressens pas de plaisir particulier à naviguer en solitaire. La voile de compétition, c’est d’abord un sport mécanique. Pour moi, c’est un truc d’ingénieur, d’autant plus qu’on atteint aujourd’hui des niveaux d’exigence technique ahurissants. C’est un univers où je me sens bien. »
Il débute en haute compétition comme préparateur technique, passant trois mois chez Veolia sur le bateau de Roland Jourdain, puis toute une saison sur le voilier de Nicolas Lunven engagé dans le circuit Figaro Bénéteau. Et c'est en 2010 qu'il saute le pas comme skipper de Figaro, probablement l’un des plus exigeants de la course au large. Il a 27 ans, personne ne le connaît, et il n’a encore jamais barré en course : pourtant il finit 2e bizuth. La presse le rebaptise « le phénomène ».
Depuis, Yoann s’est construit un joli palmarès : double vainqueur de la Solitaire du Figaro en 2016 et 2019, à l’issue d’une cinquantième édition qui restera dans les mémoires. Il fait également partie du cercle très fermé des doubles vainqueurs de la Route du Rhum, 2018 et 2022. En 2022, Yoann conserve sa couronne en Class40 après une magnifique remontada.
Yoann confesse une obsession maniaque pour la préparation, l’ingénierie, l’analyse ; ses concurrents, eux, retiennent davantage ses coups d’audace et son endurance hors du commun. En course, Yoann démontre des ressources mentales et athlétiques qui vont au-delà du profil analytique qu’il aime à se donner. En dernière analyse, Yoann met sa résistance physique et sa condition athlétique au service d’une énorme lucidité tactique — confortée, dans les moments difficiles, par la certitude d’une préparation irréprochable.
A présent, Yoann a les yeux rivés sur la prochaine édition du Vendée Globe, avec son tout nouveau monocoque IMOCA Paprec Arkéa construit pour performer sur ce tour du monde en solitaire.
Après la mise à l'eau de sa nouvelle machine en février 2023, Yoann Richomme afrontera ses concurrents sur l'eau pour la première fois à l'occasion de la Guyader Bermudes 1000 Race le 7 mai prochain, avec comme co-skipper Yann Eliès.
2024 : New York Vendée - Les Sables d'Olonne - 7ème
The Transat CIC - Vainqueur
2023 : Retour à La Base - Vainqueur
Transat Jacques Vabre - 2ème
Défi Azimut-Lorient Agglomération - 4ème
Rolex Fastnet Race - 2ème
Guyader Bermudes 1000 Race - 6ème
2022 : Route du Rhum - Vainqueur en Class40
2020 : The Ocean Race Europe - Vainqueur en VOR65
2019 : Vainqueur de la Solitaire URGO Le Figaro
2018 : Vainqueur de la Route du Rhum en class40
Vainqueur de la Drheam Cup en class40
2017 : 9e de la Transat Jacques Vabre en classe IMOCAµ
2016 : Vainqueur de la Solitaire du Figaro
2e du Championnat de France Elite de course au large en solitaire
2015 : 3e du Championnat de France Elite de course au large en solitaire
2014 : 2e de la Transat AG2R La Mondiale 2014 (avec Fabien Delahaye)
2013 : 2e du Championnat de France Elite de Course au Large en solitaire
2011 : 2e de la Transat Jacques Vabre en Class 40 (avec Damien Seguin)
2003-2005 : Tour de France à la voile, catégorie étudiants