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Rencontré sur les quais de Lorient-La Base à l'occasion du Défi Azimut, Yves Parlier, intéressé depuis de longues années à la traction des navires par une aile de kite, vient de mettre au point une aile de 20 m2 au service des skippers du Vendée Globe en cas de démâtage.

« Je suis venu sur le Défi Azimut car j’ai vu qu’il y avait de magnifiques bateaux et dieu sait s’ils ont bien progressé depuis Aquitaine Innovations. Je m’intéresse aussi à eux : j’ai développé une aile de kite, qui s’appelle Libertykite qui peut les aider en cas de démâtage à relier un port.  

A l’époque de mon démâtage en 2000*, j’aurai eu une aile de kite, ça m’aurait bien aidé. J’ai vu ensuite la progression du kite-surf et je me suis intéressé à la traction des navires par kite, plutôt les navires à moteur pour réduire la pollution et la consommation d’énergie fossile. Dans nos recherches, on a trouvé cette petite voile de 20 m2 qui est toute simple parce qu’elle n’a pas besoin d’être pilotée, et elle fait merveille. On l’a testée sur le bateau d’Arnaud Boissières.

Une aile désormais autorisée à être embarquée à bord des IMOCA

"Cela vient d’être autorisé, c’est même encouragé d’en embarquer une. On va mettre des scellés sur les points d’écoute, comme ça le skipper n’a pas le droit de s’en servir comme une 9eme voile. C’est une bonne nouvelle pour les skippers car avec leur gréement actuel, ça ne serait plus possible de faire ce que j’avais fait sur mon bateau. Sur les nouveaux mâts, la bôme est attachée au mât, les haubans sont en carbone donc ils ont toute chance de casser, cela peut vraiment être utile en cas de démâtage.

Il ne faut pas s’imaginer qu’on peut tracter les bateaux à haute vitesse. Un bateau, il faut en réalité très peu de vent pour le faire avancer à faible vitesse. Le vent est une énergie très dense, et avec 20 m2 on peut espérer aller à 4 nœuds, ce qui doit permettre de faire un demi atlantique ou un demi océan indien. Ca les aidera à arriver quelque part. L’accueil des skippers et très bon, déjà Clarisse Cremer en prend un et je pense qu’une bonne partie des skippers en auront dans leur équipement de sécurité pour le Vendée Globe. Son prix ? Elle coute 1 480 euros." 

Je trouve ces nouveaux IMOCA extraordinaires, les foils apportent vraiment un gros gros plus. On voyait sur les runs, c’était le jour et la nuit entre les anciens et les foilers, il y a quasiment 10 nœuds de différence, c’est incroyable ! Ca ouvre un champ énorme. Ils ont encore un peu les fesses dans l’eau mais le progrès est énorme sur l’utilisation des foils. C’est vraiment fiable, c’est une belle évolution.

J’ai l’impression qu’Apivia a du potentiel à toutes les allures. Je ne sais pas si j’aurais l’énergie et la condition physique, mais c'est peut-être bien celui-là que je choisirais s'il fallait que j'embarque sur un foiler ! "

*Yves Parlier, 3 participations au Vendée Globe (1992, 1996 et 2000) avait démâté le 17 décembre 2000 et réparé seul son mât dans une anse de l’île Stewart, près de la Nouvelle-Zélande.