Vue de drône de l'IMOCA OMIA - WATER FAMILY avec Benjamin Dutreux

Charles Drapeau, mediaman sur l'IMOCA OMIA - Water Family nous livre son journal de bord.

Première course en solitaire en Imoca pour Benjamin Dutreux sur son OMIA - Water Family. J’embarque avec lui en tant que mediaman. Philippe, lui, assurera le rôle de veilleur et en profitera pour observer les habitudes de Benjamin et lui faire part de ses observations à l’arrivée. 

C’est l’heure du départ, l’équipe technique présente sur le bateau débarque à 5 min du top, Benjamin est maintenant seul pour manœuvrer le bateau de 18 mètres.

A l’arrière, Philippe observe et prend des notes, de mon côté, j’essaye de me positionner pour trouver le meilleur angle pour le top départ.

C’est parti, bon départ pour Benjamin sous la flotte après avoir longé la ligne. Je suis impressionné de voir toutes ces machines si proches les unes des autres. Benjamin reste serein et enchaîne différents réglages de voile pour optimiser la vitesse de sa machine.

Peu de temps après, Benjamin décide de tirer la barre pour faire accélérer son bateau et en profite pour remonter la dérive sous le vent, dans la précipitation il se trompe de cordage et utilise celui de la dérive au vent déjà remontée .. bam, le cordage casse et Benjamin se rend compte de son erreur... Il s’attèle tout de suite à la réparation qui va durer 30 minutes.

Le vent commence à s‘ intensifier, la machine commence à accélérer : 17,18,19, 20 noeuds de vitesse, à ce moment là , Benjamin est un des plus sud de la flotte et il est serein sur son choix stratégique. De mon côté, je finalise  le montage de la première vidéo, pas facile mais je réussi à envoyer les images dans la soirée.

Vers minuit le vent commence à mollir et à tourner à droite comme prévu sur les fichiers mété. Benjamin sait qu’il doit réaliser une manœuvre qui consiste à envoyer une  grande voile d’avant pour que son bateau soit à 100% de son potentiel de vitesse. Il hésite puis finit par enfiler sa veste de quart pour aller manœuvrer à l’avant du bateau.

Après 15 min d’efforts, il termine sa manœuvre, le bateau glisse, mais le vent est encore trop instable pour qu’il s’autorise un peu de repos.

3 h du matin, passage du premier waypoint, la route sud a permis à Benjamin de prendre l'avantage sur V and B et Time for Oceans. Empannage sous code 0 parfaitement maîtrisé par Benjamin qui doit border 30 mètres de cordages pendant la manœuvre.

C‘est parti pour un bord tout droit d’environ 17 heures, le vent s‘est stabilisé, Benjamin en profite pour dormir par tranches de 20 minuites. Philippe le relaie pour surveiller les alentours.

Au petit matin, magnifique lever de soleil, ni une, ni deux, j’envoie mon drone, c’est parti pour 15 minutes de superbes images.

Quelques heures plus tard Benjamin se trouve un peu plus lent que ses concurrents et se rend compte que le code zéro commence à donner des signes de faiblesses celui-ci finira par exploser à 30 milles de la deuxième marque de parcours, V and B en profite pour passer.

Regroupement au passage de la marque, Benjamin passe à quelques mètres du V and B de Maxime Sorel et rentre un virement de bord parfait qui lui permet de passer son conçurent toujours à la manœuvre.

C’est parti pour 24 h de près, Benjamin peine à s’accrocher à V and B souvent plus vite et plus haut, il croisera finalement 3 milles derrière au croisement suivant, la bonne nouvelles, c’est qu’ au petit matin Benjamin a réussi à doubler La Fabrique et à creuser son avance sur Time for Oceans.

Les derniers fichiers météo prévoient une arrivée dans dans des conditions faibles, ça se confirme aux alentours de midi car le vent dégringole et le bateau s’arrête progressivement, les voiles claquent pendant une heure.

A 10 milles de l’arrivée, le vent remonte, Benjamin hisse un petit gennaker qui nous fait accélérer à 7,5 nœuds. Ce bord devrait nous emmener jusqu’à la ligne d’arrivée.