Interview de Eric Bellion : « Le Défi Azimut est parfaitement rodé, je viens en toute confiance »

La richesse de la différence pour créer et être heureux… tel est le message porté depuis 20 ans par Eric Bellion tombé en amour pour le Vendée Globe en 2016 sur son IMOCA Comme un seul homme (9e). Eric, 46 ans, revient cette année avec un projet fort, celui d’aligner en 2024 deux mêmes bateaux et deux skippers qui partageront tout pour être plus forts. Il sera pour la première fois sur le Défi Azimut du 13 au 18 septembre à Lorient comptant sur le partage avec ses partenaires et l’échange avec les autres marins. Impatient le skipper d’Altavia qui n’est autre que Hubert, le cher bateau de Jean Le Cam !

Parle-nous de ton projet pour le Vendée Globe 2024…

"Mon projet est assez original, on va construire non pas un bateau mais plusieurs. L’idée est d’avoir la première équipe du Vendée Globe avec au moins deux bateaux et deux skippers qui portent les mêmes couleurs et qui partagent absolument tout. C’est dans l’idée des Grand Prix de Formule 1 où les équipes alignent deux voitures et deux pilotes. L’idée serait d’en avoir trois pour le Vendée Globe 2028. Depuis 20 ans, je fais la promotion de l’aventure collective. C’est avec des gens différents que nous créons et que nous sommes heureux. Le Vendée Globe est l’évènement le plus solitaire au monde, il n’y a aucune discipline qui demande à une femme ou à un homme de partir aussi loin aussi longtemps en compétition. On veut faire la démonstration qu’une équipe qui partage tout est capable de faire une expérience extraordinaire. A cela on ajoute les aspects sobriété et durabilité très forts. J’ai conçu avec Jean Le Cam le premier bateau sur plan David Raison, il est en ce moment en construction chez Persico Marine (Italie). La mise à l’eau est prévue au printemps 2023. Pour l’année 2022, j’ai loué le bateau de Jean Le Cam, Hubert et j’ai déjà couru La Bermudes 1000 Race et la Vendée Arctique, et bientôt le Défi Azimut et La Route du Rhum-Destination Guadeloupe."  

Tu seras un des 9 bizuths du Défi Azimut à Lorient, qu’est-ce que cet évènement représente pour toi ?

"Oui, Ce sera la première fois pour moi ! C’est un évènement important parce qu’il impose un rythme de rentrée. Il faut que le bateau soit prêt et performant. C’est le cas pour moi car je suis super bien entouré avec toute l’équipe de Jean Le Cam. Ce que j’aime dans le Défi Azimut, c’est la possibilité de montrer notre sport en réunissant nos partenaires et nos prospects, parce que nous sommes nombreux à chercher encore du budget. Je vais venir avec mon sponsor, la société Altavia, et mes partenaires futurs. Le défi est un évènement rodé et je viens en toute confiance, je sais qu’il va y avoir une belle visibilité. Et puis, je trouve, après une longue pause depuis mon Vendée Globe 2016, qu’il y a un vent de fraîcheur et une belle ambiance dans la classe IMOCA. Je fais les choses sérieusement sans me prendre au sérieux et ce sera certainement un bon moment où nous aurons tous l’occasion de discuter et d’échanger."

Où en est tu de ta préparation pour la Route du Rhum-Destination Guadeloupe ?

"Il y va y avoir pas mal de navigations avec d’autres bateaux. Mon objectif est de naviguer le plus possible. Hubert est un bateau simple, éprouvé, optimisé. Il est prêt et maintenant il faut bien l’utiliser. Les dernières semaines seront pour moi l’occasion de naviguer à fond. Et c’est aussi pour cela que le Défi Azimut est intéressant !"