H-2 avant les 48 Heures : les derniers mots aux pontons
Ce matin, les équipes s'activent sur le pontons de Lorient La Base remplis d’IMOCA, sur le départ pour rejoindre le plan d’eau où sera donné le coup d’envoi en deux temps - à 14h38 pour les quatre équipages et 15h06 pour les 24 solitaires - des 48 Heures du Défi Azimut.
Avec deux parcours similaires taillés sur mesure pour offrir toutes les allures sur le golfe de Gascogne et des conditions annoncées idéales, tous les ingrédients sont réunis pour donner lieu à une course à la hauteur du plateau d’exception réuni. Ce qu’ils et elles en disent…
Jérémie Beyou (Charal) : «Dans des conditions maniables, on est plutôt gâtés pour une première à bord de ce bateau neuf. Je vais essayer d’en profiter. Je commence à bien avoir mes marques, le bateau ressemble beaucoup au précédent au niveau des manœuvres. En termes de fiabilité, il y a forcément des petites surprises à droite, gauche ; j’espère juste que cela ne m’empêchera pas de faire le parcours sans trop de soucis. Mais en termes de performance pure, j’ai encore énormément de travail pour trouver les bons réglages. Hier, sur les runs, au final, il y a deux secondes de retard sur le plus rapide, parce qu’on n’a pas trouvé les bons réglages tout de suite. Il y a encore beaucoup de navigations à faire dans cet objectif là. Ces 48 Heures seront une bonne occasion d’emmagasiner de l’expérience là-dessus. Et entre les courses, j’ai toujours avec moi Franck (Cammas) qui me pousse fort pour avancer vite là-dessus ! »
Justine Mettraux (TeamWork) : « C’est une première pour moi, et c’est sûr qu’il y a un peu d’appréhension avec l’envie de bien faire, et la dernière nuit n’a pas été forcément la meilleure nuit de ma vie. Avec les années, on ne se refait pas. Ces 48 heures, cela reste une bonne étape. Je serai soulagée quand je serai rentrée dans la course, et quand j’aurai passé la première nuit. Les conditions devraient être plus faciles sur la fin du parcours. J’ai hâte d’y aller et de continuer à apprendre sur cet IMOCA, j’en suis encore au début de mon apprentissage. Il y a un super plateau, qu’on a rarement vu, avec des marins très expérimentés, des bateaux neufs qui vont sûrement performer même s’ils sont encore assez jeunes. La flotte est assez hétérogène, il y aura des écarts à l’arrivée entre les paquets, mais je suis sûre aussi qu’il y aura des matchs dans le match. »
Maxime Sorel (V&B Monbana Mayenne) : « Première course sur ce nouveau bateau, j’ai hâte. Les conditions sont plutôt bonnes, cela va aller très, très vite. Ceux qui connaissent bien leur bateau vont partir devant. Il va falloir bien s’accrocher d’entrée de jeu dans le bon wagon et essayer de maintenir un train assez important. Mais c’est un programme plutôt sympa pour se confronter pour la première fois aux autres. Je commence juste à écrire le manuel d’utilisation du bateau, et à apprivoiser mon dragon ! Il va falloir placer le curseur au bon endroit pour faire une belle course sans prendre des risques que je pourrai regretter. L’objectif majeur reste le Vendée Globe. Finir la Route du Rhum permettra de me qualifier. Je réagis plutôt en chef d’entreprise, avec une équipe ; et si on casse on met un peu en péril le projet. Donc oui, je ferai gaffe aussi ! »
Robert Stanjek (Guyot Environnement Team Europe) : "Nous nous sommes longuement entraîné au large la semaine dernière mais c'est une première compétition pour cet équipage. C'est une chance de pouvoir se retrouver face à un tel plateau et de voir les bateaux et ce qu'ils vont faire. Pour moi l'obejctif principal de cette course est de faire progresser l'équipage en restant concentré sur la navigation, la tactique et le travail d'équipe. Le parcours est intéressant, assez simple avec peu de manoeuvres, et c'est bien pour commencer."
Samantha Davies (Initiatives Coeur) : "Je suis très heureuse d'être sur cette course aujourd'hui, même si je ne connais pas encore très bien ce bateau qui sort du chantier et qui est beaucoup plus puissant que le précédent. J'ai peu navigué avec et je n'ai fait qu'une navigation de nuit, il y a toujours des suprises avec les nouveaux bateaux, notamment techniques, j'espère pouvoir finir la course malgré elles. L'avantage est que nous avons de belles conditions météo avec un vent assez modéré au départ qui va progressivement monter et me permettre de tester le potentiel du bateau."
Kévin Escoffier (Holcim-PRB) : « Il va falloir être bon sur le départ, aller vite et faire les bons choix de voile pour ne pas se rajouter de manœuvres. On sait que la perte à la manœuvre en solitaire sur des petits parcours ne pardonne pas. J’ai plutôt été satisfait des performances du bateau hier même si en tant que compétiteur on espère toujours mieux, avec un mois de chantier cet été, être sur une course c’est déjà très bien, surtout avec un changement d’équipage, on a su s’adapter. Notre objectif reste quand même la navigation en solitaire avec la grosse échéance de la Route du Rhum dans un mois et demi. »
Louis Duc (Fives-Lantana Environnement) : « Au-delà des nouveaux foilers, dont je ne parle même pas, parce que je ne joue pas dans la même catégorie, il y des petites nouveaux qui arrivent avec des bateaux à dérives. Il y a une petite guerre entre nous qui s’annonce sympa sur un un parcours, qui mine de rien va nous demander de manœuvrer. L’objectif de ces 48 Heures, c’est de me remettre bien dedans en course après un long chantier. Mais il y a une grande première pour moi, puisque c’est la première fois que je vais courir en solitaire avec un mediaman. Cette course sert aussi à faire de la représentation et à bien montrer nos bateaux. Et dans ce domaine là, j’ai beaucoup de choses à apprendre. J’embarque Bertrand Duquenne ; et s’il ne touchera ni aux winchs, ni à la barre, j’espère échanger avec lui sur le matériel à avoir à bord pour faire mieux que ce que je fais actuellement. Même si je n’oublie pas que c’est une course avant ! »
Éric Bellion (COMMEUNSEULHOMME powered by ALTAVIA) : « Je suis dans une situation un peu particulière parce qu’il y a une dizaine de jours, j’ai eu une névrite vestibulaire (crise de vertiges et maux de tête, ndlr). Depuis, je reconstruis mon équilibre. J’ai décidé de participer, non pas dans une optique de performer, mais dans l’idée de me servir de cette course pour aller trouver les ressources que j’ai en moi. Je vais faire ce qu’il faut pour bien faire la course, mais je ne suis pas au top. Je me sens un peu comme à la moitié du Vendée Globe au niveau fatigue. Le parcours, avec un grand bord portant, un petit au reaching et une remontée au près, c’est propre à l’Azimut. Il est sans doute plus adapté aux foilers, mais les bateaux à dérives pourront tirer leur épingle du jeu sur certaines parties du parcours, comme la remontée au près, ainsi que la fin du bord de portant où on pourra bien abattre. Quoi qu’il arrive il y a des bons clients. Dès le premier bord de portant, il y aura un choix à faire, et il ne serait pas étonnant qu’ont voit la flotte se diviser en deux. Mais tout dépendra des conditions qu’on aura sur l’eau. Dès qu’on aura passé Groix, le vent va fraîchir et il devrait adonner à partir de la fin d’après-midi. »
Manuel Cousin (Groupe SETIN) : « C’est mon 5e Défi Azimut. J’adore le format autour de la grande course qui cette année a tout d’une petite répétition du départ de la Route du Rhum qui approche à grands pas. Pour moi, c’est une échéance importante qui va me permettre de me jauger face à mes concurrents directs à bord de bateaux à dérives d’antienne génération. Elle doit me permettre aussi d’engranger 500 milles de plus qui comptent dans la qualification pour le Vendée Globe. Tout ça, mine de rien, je le prends à sérieux, la pression commence à monter. Et puis, on va être une trentaine de bateaux sur la ligne, ce n'est jamais négligeable. J’ai fait beaucoup de changements sur le bateau au début d’année qui ont généré des problèmes de fiabilisation. Cette course va permettre de valider que tout va bien et de tester de nouvelles voiles pour la Route du Rhum. Et sportivement, j’ai vraiment envie de me donner à fond ! »