Sylvie Viant et Hubert Lemonnier : double mixte à la Direction de course
C’est un tandem de choc qui préside cette année à la destinée du Défi Azimut – Lorient Agglomération. Complices et complémentaires, Sylvie et Hubert sont les interlocuteurs privilégiés des skippers, veillent sur leur sécurité et le respect de l’équité sportive. Rencontre à quelques heures du départ des 48 heures.
On ne présente plus Sylvie Viant, biberonnée à la course au large depuis sa première Whitbread* sur Grand Louis, le ketch familial en 1973. Longtemps skipper puis directrice de l’Union Nationale de la Course au Large, comité de course aux côtés de Gérard Petitpas pour la première Transat Jacques Vabre, dont elle assurait encore la direction de course en 2019, Sylvie a vu passer des générations de marins. Habilitée pour diriger des courses de catégorie A (+ de 500 milles) par la Fédération Française de Voile, elle épaule cette année Hubert Lemonnier, bien connu lui aussi des skippers. Ancien membre de l’équipe technique de Franck Cammas, Hubert travaille à la direction de courses avec Jacques Caraës depuis dix ans et s’est spécialisé depuis la Barcelona World Race 2010 dans les course IMOCA.
« Les attentes des skippers et des teams prennent chaque année un cran. Le cadre du Défi Azimut qui est maintenant au classement IMOCA, est plus contraignant, mais il reste dans cet événement une vraie volonté d’intelligence collective. C’est très agréable ! » nous racontait Hubert à la sortie du Briefing sécurité qui se déroulait ce matin à 10 h 00 à la Cité de la Voile Eric Tabarly. Parmi les nouvelles du jour, le décalage d’une heure du départ (donné à 15 h00) pour attendre une brise d’Ouest un peu plus soutenue, le respect du port de la brassière y compris pour les Mediamen embarqués et le décryptage du parcours de 550 milles : « Nous avons été informés de la présence de très nombreux cétacés vers la pointe de la Bretagne explique Sylvie. C’est pourquoi nous avons décalé la première marque de parcours un peu vers l’Ouest –Sud-Ouest et positionné une seconde marque pour éviter que les bateaux rentrent vers le plateau continental où la concentration d’espèces et de pêcheurs est la plus importante ».
Intelligence collective
Le dessin du parcours a aussi été pensé en collaboration avec Christian Dumard, consultant météo, pour équilibrer les allures. « Un front devrait traverser la flotte dans la journée de vendredi explique Hubert. En fonction de son timing et de la progression des bateaux, on se laisse la possibilité de bouger le way point n°3, le plus Sud du triangle »
« L’important conclue Sylvie, c’est que l’information soit claire. S’il y a modification de parcours, elle sera annoncée au moins 20 milles avant le passage de la première marque. On envoie l’info par mail et sur le groupe Whatt’s app des skippers et on exige un accusé de réception »
Une fois le départ des 48 heures donné, le tandem rentre aussi dans sa course et surveille la flotte de près : « C’est un fonctionnement par quarts. On se relaie toutes les deux heures en communicant par Whatt’s app. En cas d’avarie, nous avons notre petit protocole d’appel pour gérer l’urgence et prévenir l’organisateur et les teams » conclue Hubert Lemonnier, bien concentré sur l'objectif de ramener toute la flotte à Lorient samedi dans la journée.
Pierre-Marie Bourguinat
*Nom initial de la Course autour du monde en équipage, aujourd’hui The Ocean Race.