Les mots du bord

Pas besoin de tourisme spatial pour connaître l’apesanteur, une bonne sieste sur un bord de reaching face à la houle à bord d’un foiler du Défi Azimut - Lorient Agglomération et c’est réglé. La première nuit j’ai tellement sauté dans ma bannette qu’elle s’est arrachée à la coque du bateau, j’ai pu tester l’amorti de l’avitaillement rangé à l’étage du dessous.

Ceci étant dit, à des vitesses pareilles, la gravité cède un peu son rôle de chef marionnettiste à l’inertie, c’est plus elle qui vient nous articuler au rythme des contraintes que rencontre le bateau.

Seb, lui, n’a pas trop le temps pour l’inertie, la gravité, tout ces trucs-là : je l’ai vu courir dans la grand voile aidé d’une drisse à son baudrier à la Alex Thomson, mais pas pour le show, pour aller chercher une drisse de J3 là-haut.

Nico lui, les épouse ces mouvements qui nous tirent de part et d’autres, il sait ce que ça veut dire, il connaît le langage de son Corum L’épargne parfaitement réglé, élancé furieusement, chasseur de milles sur la dernière ligne droite du parcours.