Handicap Innovation Territoire, faire du handicap un atout pour son territoire
Et si le handicap devenait un atout ? C’est ce que Lorient Agglomération prouve en portant le projet Handicap Innovation Territoire depuis 2020, à la suite de l’appel national à projets “Territoires d’innovation” lancé par le gouvernement français.
Soutenue par le centre mutualiste fonctionnelle de Kerpape, Biotech Santé Bretagne et 80 autres partenaires, Lorient devient alors un territoire inclusif et innovant sur le handicap. Ce projet local sera mis à l’honneur le mercredi 15 septembre à 11h30 à l’occasion du Défi Azimut qui souhaite mettre en avant les initiatives innovantes locales.
8 ans et 61 opérations pour développer l’inclusion
Depuis les années 1970, Lorient Agglomération se veut être un territoire inclusif, notamment avec le centre de rééducation fonctionnelle de Kerpape qui est encore le seul centre en France à avoir intégré un centre de recherche à sa structure. Aussi, en 2020, le gouvernement choisissait de valoriser cette dynamique en accompagnant le projet du Handicap Innovation Territoire.
L’objectif depuis maintenant deux ans est de faire de Lorient Agglomération un exemple en termes d’innovations liées au handicap, mais surtout de valoriser le handicap sur le territoire afin d’en faire un atout de développement économique majeur. “L’idée du projet HIT est de dire que le handicap n’est pas que de la dépense, mais aussi un facteur de développement économique autour d’entreprises, de start-up et de financement” déclare Jean-Paul Départe, ingénieur au laboratoire d’électronique du centre de rééducation fonctionnelle de Kerpape.
Grâce à 37 partenaires signataires de l’accord de consortium de tous horizons, le projet a pour ambition de financer et de mettre en place 61 opérations tournées sur de nouvelles solutions technologiques et organisationnelles, d’ici à 2027. “Nous allons développer des innovations autour du handicap, cela peut être des innovations technologiques, de la domotique, des exoscquellettes, des impressions 3D spécifiques, mais aussi organisationnelle comme par exemple permettre aux personnes en situation de handicap d’avoir un accès simplifié aux réponses administratives avec un accès au numérique particulier,” explique Jean-Paul Départe.
Expérimenter et faire perdurer le projet
Le projet Handicap Innovation Territoire, principalement centré sur le parcours de vie de la personne, sert de structure aux projets validés et déjà financés, mais le projet a également décidé de mettre en place un centre d’innovation dédié au handicap lié au HIT. “Beaucoup d’entreprises développent des idées liées au handicap et elles ont besoin d’être aidé sur l’aspect législatif ou sur les connaissances des différents types de handicap et le Cowork-Hit va répondre à ces besoins là,” nous explique Jean-Paul Départe. Cette entreprise, partie du HIT, répond donc à différentes prestations, mais contrairement au projet HIT, le Cowork-Hit a pour vocation d’être pérenne et de perdurer au-delà des huit ans fixé par le projet Innovation Territoire.
Le handicap dans la course au large
La voile, autre marqueur du territoire lorientais, tend à intégrer le handicap à son éco-système. Damien Seguin, skipper de l’IMOCA Groupe APICIL et fervent défenseur de l’inclusion, est persuadé que le handicap est loin d’être un frein à notre société, et est même au contraire un outil de développement non négligeable. “L’idée est de montrer qu’énormément de choses sont faisables localement” déclare-t-il.
Le marin, qui installera son équipe à Lorient à la rentrée prochaine, et qui entretien un lien avec le HIT du fait de son propre handicap moteur, souhaite établir une nouvelle dynamique au monde de la voile en valorisant les activités locales, mais aussi en faisant venir ces compétences sur la partie course au large. “Je souhaite montrer qu’il peut y avoir des interactions, montrer que nous pouvons faire autrement en valorisant tout ce qui peuvent nous apprendre,” nous explique Damien Seguin.
Localement npous pouvons trouver tous les acteurs en mesure de nous amener vers quelque chose de nouveau, mais aussi de créer une économie viable autour de cela. “A termes, nous pourrions se servir de Lorient La Base pour faire intervenir les ESAT dans nos équipes. Cela pourrait-être pour la restauration, la blanchisserie, le recyclage des voiles ou le tri des déchets ! Un tas de choses est imaginable,” conclut le marin.
Retrouvez toutes les informations sur le projet HIT ici