Corum l'Epargne Nicolas Troussel

Message poétique et éclairé de Tanguy Conq, media-man de Corum l'Epargne reçu en début de nuit hier. Comme si vous y étiez !

"Les chaussures qui sèchent accrochées par les lacets, la bouilloire sur son axe, les rabans, les bouts... Au gré de la houle et de la gîte, tout ce petit monde suspendu bat un tempo pas vraiment régulier. 

La musique, c’est celle d’un 60 pieds lancé à plus de 20 noeuds, qui fend le golfe de Gascogne vers l’Espagne. 

Ici pas de mélodie, que de la percussion. Toutes les fréquences sont au rendez-vous, ça tape sous la coque, ça glisse sur le pont, ça vibre, un peu, beaucoup, ça grince, ça craque...  pour l’oreille non initiée c’est un vacarme infernal, mais pour le chef d’orchestre à la barre, le bateau joue sa plus belle partition. 

Et dans ce brouhaha, soudain, une fausse note.

« C’était quoi ça ? » 

Jean appelle Nicolas dehors pendant qu’il se rue vers le safran sous le vent, le bateau se met face au vent, l’orchestre se tait. 

On redescend le safran, rien de grave pas de bobos, et les percussions reprennent de plus belle sur le rythme endiablé des chaussures qui sèchent. 

 

 La nuit tombe. Dans le cockpit continuent de venir mourir les vagues découpées par notre étrave, à l’intérieur du bateau c’est comme être dans un Spoutnik qui rentre dans l’atmosphère depuis presque 10h déjà, et on voit se rapprocher sur l’écran la première marque de parcours."

Tanguy Conq