VBMAYENNE MaximeSorel 2020 07 09  23 37 38

Jeremy Sorel, mediaman à bord de V and B - Mayenne nous livre ses mots du bord.

Nous voilà maintenant partis depuis un peu plus de 36 heures... Et voici ma nouvelle mission de l’année, trouver ma place entre notre skipper et son veilleur, pour tenter de ramener quelques images à la volée... Certes les conditions ne nous permettent pas de ramener des images à fortes sensations mais bel et bien de se rendre compte de ce qu’il se passe à bord de ces machines...

Le Dragon Boat est confortable, je m’étonne moi-même d’écrire cela, mais nous avons par chance une météo clémente. Beau temps, belle mer et du vent mollissant au fur et à mesure de notre avancée... À en déplaire au frangin qui n’a de cesse de pousser sa machine pour grappiller des milles à ses voisins.

Il nous reste encore une cinquantaine de milles à parcourir mais je peux déjà vous dire que je suis très content que la DC du Vendée n’ait pas pris la décision d’obliger un mediaman au départ des Sables...

Il faut être dingue pour partir autant de temps en solo. Et encore je n’ai même pas vécu le millième de ce qu’ils vont affronter durant le Vendée...

Tu t’imagines toi, chez toi, faire bouillir de l’eau pour te verser un petit thé, ou bouffer du lyophilisé dans son sachet, alors que le sol sous tes pieds se dérobe et t’offre une inclinaison de 30 voir même 40 degrés...

Imagine alors quand tu es contraint de faire un tour aux cabinets mais que la seule chose que tu puisses y trouver c’est un garde corps pour éviter de passer par dessus bord. Ou pire encore, un rustique seau d’eau quand tu as touché le gros lot...

Imagine de devoir déménager, plusieurs fois durant ta journée ta chambre si mal rangée...

Imagine encore en plein sommeil réparateur sentir ton lit s’incliner et se fracasser contre le muret, avec le doux son charmant des safrans sifflants...

Et imagine toi profondément installé dans les bras de Morphée et en un quart de seconde de devoir sauter du lit pour éviter de te retrouver au paradis...

Bref je pourrais encore en raconter tellement car chaque chose anodine du quotidien ne semble vraiment pas raisonner pareil au pays des décibels.

Le plus inquiétant dans cette épopée c’est que l’on finirait par s’y habituer... enfin à moitié.

Merci veilleur pour avoir bien veiller sur nous et sur notre dragon boat. Merci skipper fou de nous partager ton quotidien à coup de bastaques, de manivelles, et de pousse toi tu gênes... Et merci Dragon de veiller sur nous comme sur notre bateau, et lui donner le souffle et la force nécessaire pour lui offrir un rêve inespéré: celui de boucler la boucle et de leur décrocher leur premier Vendée.

Jeremy Sorel