APIVIA 20200710

Joint en début d’après-midi, le skipper d’Apivia continue de contrôler ses quatre concurrents directs dans leur remontée au près vers Lorient. En tête depuis hier soir grâce à son bon positionnement à l’approche de la première marque, Charlie sait néanmoins que la route reste longue vers Lorient qu’il ne compte pas atteindre avant l’heure du café demain, samedi.

« Nous sommes au près, le vent oscille entre 8 et 10 nœuds. C’est assez instable, on va vers le nord-ouest pour aller chercher une rotation de vent. Il fait beau, il fait chaud, c’est l’été ! On a 25° dans le cockpit et 28° dans le bateau, car on vient de faire une charge moteur. Pour rejoindre l’Azimut 1, c’était l’angle parfait, on a fait plusieurs pointes à plus de 30 nœuds alors que je mesurais 19 nœuds de vent réel, c’était magique. C’est vraiment impressionnant les vitesses qu’on arrive à tenir. Je me suis retrouvé avec Jérémie, on a glissé tous les deux un peu plus que les autres, on était mieux placés pour enrouler Azimut 1 et c’est comme ça qu’on s’est retrouvé devant. Ce début de course est plutôt positif en termes de performances. 

Les réglages ne sont jamais figés car les conditions ne sont jamais exactement les mêmes. Il faut s’adapter sans cesse à ce que l’on rencontre, mais je suis content des réglages que j’ai trouvés hier et des manœuvres.. On progresse toujours, on progressera toujours, même pendant le Vendée Globe, j’apprendrais encore. C’est une progression perpétuelle…

"Un final compliqué" 

Pour la suite, il peut se passer encore des choses notamment demain en approche de Lorient. Il y aura une transition entre le vent synoptique et la brise thermique qui va s’installer*. Ça risque d’être compliqué aux abords de l’île de Groix. J’essaie de me reposer pour être en pleine forme pour la suite de la course. C’est plus facile de dormir maintenant, même si je me suis bien reposé entre Azimut 1 et Azimut 2 car les conditions étaient relativement stables et les vitesses faciles sur le second bord.

Les rotations du vent vont dicter les moments où placer les virements de bord. Le vent est un peu en décalage entre les prévisions et la réalité. C’est assez variable, ça bouge beaucoup, il va falloir jouer les bascules. En théorie on devrait rester sur ce bord encore quelques heures. Nous devrions arriver demain dans l’après-midi. Il nous reste encore un bon 24 heures de navigation… »

 

 

* Le vent synoptique est le vent atmosphérique, dicté actuellement par l’anticyclone des Açores et calé au Nord Est. La brise thermique en journée vient de mer, contraire donc en Bretagne Sud au vent synoptique, ce qui vient perturber les conditions sur le plan d’eau en début de journée.