Comme un air de Solitaire, à un train d’enfer
Après un départ en trombe, c’est au pas de charge que la flotte des 48 Heures Azimut a entamé sa grande descente, formant un essaim d’IMOCA lancé comme une flèche en direction de la première marque Gautier Sergent au large de l’estuaire de la Gironde. Sur l’eau et sur la carto, il flotte comme un air d’étape de Solitaire de Figaro.
« Cela y ressemble en tout point de vue, que ce soit au niveau des premiers, ou dans l’étirement de la flotte très compacte en tête. La seule différence, c’est que ce n’est pas de la monotypie. Mais d’un bateau à l’autre, aux avant postes, les skippers font parler leur belle machine sur un parcours exigeant dessiné pour donner lieu à un grand bord de portant à des vitesses élevées dans une vingtaine de nœuds », convient Francis Le Goff, à la direction de course. « Il n’y a pas eu d’option, cela s’est joué sur des tout petits angles et des petits détails », ajoute celui qui apprécie à sa juste mesure le niveau de jeu déployé par les marins depuis le coup d’envoi, hier à 15h, de la course.
De nombreux changements de leaders
Profitant des conditions de vent et de mer idéales pour lâcher les chevaux et dévaler la piste tout schuss - pointes à 30 nœuds à la clé - les premiers, au contact et à vue, n’ont pas rechigné à se tirer la bourre pour mériter de se faire une place dans les première lignes d’un classement marqué par de nombreux changements de leaders.
Un petit jeu qui a fait le bonheur de Nicolas Lunven (Holcim-PRB), bien en forme depuis le coup d’envoi de cette régate XXL. Le Morbihannais s’est ainsi offert, hier soir, le plaisir d’enrouler en tête la première marque, le waypoint Gautier Sergent, jalonnant le parcours en zigzags dessiné le long de la façade Atlantique. Il était alors suivi comme son ombre par Yoann Richomme (Paprec Arkea), Sam Goodchild (VULNERABLE), particulièrement rapides aux allures débridées. Même combat pour Jérémie Beyou (Charal), solidement accroché dans dans le wagon de tête, alors qu’il navigue pourtant en configuration Vendée Globe, les fonds de cale chargés de matériel de secours.
Au près dans des vents mollissants
Ce matin, la tête de flotte progresse désormais au près. Et c’est au tour de Charlie Dalin (Macif Santé Prévoyance), revenu en force aux avant-postes, d’ouvrir la marche. Il est attendu sur les coups des 11h ce matin au passage de la marque Azimut 3.
Dans cette bataille acharnée, les skippers des bateaux à dérives ne sont pas en reste, livrant eux aussi une régate de tous les instants. Moins d’un mille nautique sépare ce vendredi matin Louis Duc (Fives Group-Lantana Environnement), Violette Dorange (DeVenir) et Tanguy Le Turquais (Lazare), qui maintiennent une jolie cadence dans un vent nord, nord-est de 12-13 nœuds, qui devrait néanmoins mollir au cours de la journée.
Seule ombre au tableau, le démâtage de Fortinet-Best Western, survenu cette nuit dans le bord au reaching, en approche de la marque Hervé Laurent. Le coup est dur pour Romain Attanasio, qui après un joli départ signait un début de course prometteur. Il est néanmoins parvenu à sécuriser son bateau qui n’a pas subi trop de dégâts. Il fait route au moteur vers Lorient, où il est attendu dans le courant de la journée.