628 milles aux détours d’un front qui passe
Face à une première dépression qui répond avec une ponctualité exemplaire à l’arrivée de l’automne sur la façade atlantique, la course des 48 Heures Azimut s’annonce musclée.
Toutes les conditions sont réunies pour donner lieu à un sprint d’une belle intensité qui mettra les 34 duos à pied d’œuvre et à la manœuvre, pointes de vitesse à la clé. La flotte du Défi Azimut - Lorient Agglomération est attendue demain pour s’élancer à 12h30 tapantes sur un parcours de 628 milles dessiné sur mesure pour garantir une course haute couture, sous toutes les allures.
« Il y a un front qui passe. Ce sera sélectif et cela forcera les bateaux à naviguer et se confronter dans des conditions un peu musclées. Ce sera tonique, mais cela restera maniable dans du vent et de la mer que les bateaux, menés par des skippers hyper qualifiés, n’auront aucun problème à passer, » indique Hubert Lemonnier, directeur de course qui a dessiné un parcours autour de quatre points de passage (waypoints) au départ et à l’arrivée de Lorient.
« Le niveau général de la flotte s’est vraiment bien renforcé. Ce passage de front que les bateaux vont aller chercher dans l’ouest est hyper intéressant pour pouvoir ensuite partir au reaching et faire du portant, avant de revenir au près plus débridé, » ajoute celui qui a défini son tracé, en collaboration avec le météorologue Christian Dumard, de sorte à ce que le passage de la première marque, après 100 milles au louvoyage, coïncide avec l’arrivée d’une bascule au nord-ouest.
Les premiers y sont attendus sur les coups de minuit dans la nuit de jeudi à vendredi, avant d’ouvrir les voiles, lâcher les écoutes et poursuivre à très haute vitesse sur 130 milles au reaching, dont les derniers foilers ne devraient faire qu’une bouchée. Place ensuite à un vrai bord de portant où il faudra choisir la garde de robe adéquate, et le bon moment pour placer un empannage, dans une mer plus forte et des vents qui devraient commencer à mollir. Place alors une remontée vers Lorient au près plus ouvert en direction du dernier waypoint, que la direction de course, se laisse la possibilité de modifier et ajuster, en fonction de la progression de la flotte.
D’après les estimations de ce mercredi, les premiers pourraient rejoindre les pontons de La Base dès potron-minet samedi. Mais ce scénario dépend encore des évolutions du front, véritable juge-arbitre de ces 48 Heures Azimut. Un système dépressionnaire de saison que 68 skippers suivent et analysent aujourd’hui sur les fichiers pour établir leur stratégie. Aux yeux d’Hubert Lemonnier, « tout l’enjeu de ce parcours sera de définir où placer le curseur pour ne pas casser le bateau, pour attaquer un peu, mais pas trop. Et faire les bons choix de voiles, d’autant que les équipages n’ont pas tous les mêmes… » Tout un art en somme, pour disputer de la plus belle manière cette course, qui au-delà d'offir un entraînement grandeur nature en vue de la prochaine Transat Jacques Vabre, garantit de donner lieu à une compétition passionnante à suivre.